Cultivée en nouvelle Aquitaine, la rose de France® fait partie d’un programme triennal de R&D, conduit par Agrotec/IPREM/CNRS. Les résultats de la 2e campagne de prélèvements et d’analyses confortent la grande qualité de la rose, produite par Rosa-Rosae. Le point avec Sylène Brianceau, responsable recherche à Agrotec (47).
Que confirme la campagne 2023 par rapport à celle de 2022 ?
Sylène Brianceau : En 2022, les rendements en huile essentielle des roses de Damas de Montpezat, cultivées selon des pratiques agro-écologiques, sont élevés (de l’ordre de 0.050 mL/100g de roses fraîches) en début de récolte (S19) (fourchette haute comparativement aux résultats de la littérature scientifique).La campagne analytique, réalisée en 2023, a permis de confirmer ces résultats (avec un « pic » à 0.066 mL/100g en semaine 19). La rose de Damas, cultivée à Montpezat (47), semble se caractériser par de fortes proportions de géraniol,. En revanche, elle se différencie des roses issues des terroirs bulgares, turques ou marocains, par une proportion inférieure de β-citronellol, comparativement à la composition attendue.
Des essais de stockage en froid négatif (-18°C) ont pu être menés en 2022 et en 2023, et ont été complétés d’un essai de stockage en froid positif en 2023. Ces derniers ont montré une perte conséquente d’huile essentielle au cours des premiers jours de stockage (environ 20-25% de perte après 15 à 30 jours de stockage), puis une stabilisation jusqu’à 6 mois de stockage. Le profil phyto-chimique, après 6 mois de stockage, diffère légèrement du profil à J0. La qualité des huiles essentielles évolue également au cours du stockage en froid négatif, avec une diminution de la proportion de β-citronellol, nérol et géraniol au profit d’une augmentation de la proportion des hydrocarbures (nonadecane et heneicosane).
Sylène Brianceau, responsable Recherche à Agrotec
Quels résultats vous marquent particulièrement pour cette campagne 2023 ?
S.B. : En 2023, avec des conditions météorologiques cohérentes avec les normales de saison, la saison s’est étalée sur 6 à 7 semaines de récolte, avec un rendement à l’hectare proche de 3 000 kg de roses pour la parcelle la plus mature dont la culture a été réalisée selon des pratiques agro-écologiques. Un rendement proche de celui observé sur les exploitations bulgares.